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Ce
petit texte n’a d’autre ambition que de présenter une histoire
chronologique de Pélissanne, histoire souvent confondue avec celle de
ses compagnes d’aventure : Salon, Lançon, La Barben, Aurons ; mais
l’accent y est mis sur les évènements qui ont marqué notre commune.
Epoque néolithique : l’origine de Pélissanne
Au
néolithique, l’âge de la pierre polie, les Ligures peuplent la
Provence. Cette période correspond au réchauffement progressif du
climat, après la dernière des ères glaciaires : les conditions doivent
alors présenter des caractéristiques très proches de notre climat
tempéré. L'origine de Pélissanne remonte en effet au néolithique, comme
l'ont attesté les résultats des fouilles conduites par l'historien
local, M. Jean Proust, près de la chapelle de Saint Laurent de
Cabardel. En effet, dès 4000 ans avant notre ère, la plaine de
Pélissanne est occupée de manière sédentaire par des Ligures, qui
pratiquent déjà une véritable agriculture, avec non seulement les
faucilles de silex, mais aussi les outils qui servent à les fabriquer.
Le matériel retrouvé à l’occasion de ces fouilles, pourtant localisées
sur une petite superficie de quelques dizaines de mètres carrés permet
en effet d’assurer une continuité historique exceptionnelle de 60
siècles, jusqu’au siècle dernier !
Ces résultats sont la
preuve que la plaine de Pélissanne, circonscrite entre les Costes au
Nord, les collines de La Barben à l’EST et les collines de Lançon au
Sud n’était pas le vaste lac dont parlent certains historiens. Qu’il y
ait eu des marais est indéniable, mais l’essentiel des terres était
hors d’eau, constitué de terres cultivables et de pacages, gagnées par
les Ligures sur les forêts du paléolithique. D’ailleurs, ces terres
devaient bien être hors d’eau pour permettre l’établissement dans la
durée de ces grands axes de communication Nord/Sud et Est/Ouest, qui
depuis des temps immémoriaux se croisent dans la plaine de Pélissanne.
Les vestiges retrouvés à Saint Laurent prouvent que ce lac, s’il
existait, ne pouvait qu’être situé beaucoup plus à l’Ouest, au
voisinage de Grans, plus bas en altitude.
Dès l’antiquité,
Pélissanne occupe une place privilégiée près du carrefour entre l’une
des routes qui relient les régions côtières de la Méditerranée et de
l’Etang de Berre aux peuples de la Provence, du Rhône et des Alpes,
d’une part et celle qui relie la Catalogne au Nord de l’Italie, d’autre
part, selon un axe Est-Ouest (route mythologique d’Héraclès). La route
Nord/Sud permet entre autres de relier Pélissanne aux sites
d’extraction du silex du Vaucluse (probablement près de Murs, à 60 km
par Cavaillon et Coustellet) et aux “carrières” de galets de la Durance
(de Cadenet à Orgon).
Puis, dès le troisième millénaire avant J.C., l’élevage vient complèter l’agriculture.
L’âge chalcolithique, ou du cuivre
C’est
aussi l’époque d’un changement de technologie majeure, avec le passage
à l’ère chacolithique, ou civilisation du cuivre. Des pasteurs nomades
se sont également fixés dans la plaine : il s’agit très probablement
d’éleveurs de moutons, car des outils nécessaires au filage de la laine
ont été retrouvés. La transhumance doit probablement déjà emprunter
l’un des itinéraires de la Crau vers les Alpes, qui passe par
Pélissanne. Les Pélissannais acquièrent auprès des marchands de passage
les premiers outils et bijoux en cuivre. Contrairement à d’autres
parties de la Provence, frontalières des autres grands peuples du Sud
de ce qui deviendra la Gaule, les Celtes au Nord et les Ibères à
l’Ouest, les habitants de la Provence intérieure, notamment entre Aix
et Arles, ont peu d’occasion de s’allier à d’autres peuples. Ils
gardent leur mode de vie et leur religion : c’est la civilisation des
Salyens. Les habitants des plaines, en cas d’attaque des tribus
voisines ou de passage d’envahisseurs, trouvent refuge dans des camps
fortifiés sur les hauteurs, où les chefs locaux ont leur résidence : ce
sont les oppida (les plus proches sont ceux d’Aurons, des Escalèdes et de Constantine).
Un autre itinéraire passe par Pélissanne, celui des chemins saulniers qui permettent d'acheminer le sel extrait des étangs de la région d'Istres à Lambesc et à la Durance par Aurons.
Le chemin à ornières qui de Pélissanne monte à Sainte Croix
L’âge du bronze : les Salyens affinent leurs outils et leurs armes
La
Provence est encore très turbulente. La plaine de Pélissanne, où se
croisent l’itinéraire marchand Est-Ouest et celui qui relie la future
Massalia à la future Avignon (ce croisement est en fait un peu plus au
Nord, sur le territoire de Salon), est encore souvent le théâtre
d’escarmouches entre tribus Salyennes. Les Salyens de Pélissanne
profitent du passage des marchands pour aquérir ou échanger des biens
de consommation : ustensiles en céramique, en poterie et bijoux.
Ces
grandes voies d’échanges commerciaux et sociaux valent à la plaine de
Pélissanne son développement précoce. En attestent les restes de
poterie découverts au cours des campagnes de fouilles, parmi lesquels
des morceaux de vases dont la finesse montre sans conteste l’influence
des techniques italiennes, puis grecques dès avant le Vème siècle avant
notre ère ; car ils sont de provenances, sinon d’inspirations très
diverses : Italie du Nord, Catalogne, Languedoc. Des traces
d’habitation durable du premier millénaire avant J.C. ont été
retrouvées également plus au Nord, de l'autre côté de la Touloubre.
L’âge du fer : les Salyens perfectionnent leurs outils
L’âge
du Fer s’étend en Provence de – 700 jusqu’à la conquête par les Romains
(environ – 125 av. JC). Il subsiste malgré tout un décalage important
entre la civilisation Massaliète, proche de la Grèce et de Rome, et la
civilisation Celto-ligure des Salyens, plus en retard aux plans social
et technique, avec sa propre religion
et ses dieux. La Provence n’est toujours pas pacifiée et les tribus
Salyennes continuent leurs luttes intestines ou leurs attaques des
convois marchands, ce qui oblige les Romains à faire accompagner ces
derniers par des soldats, entre l’Italie et l’Espagne. Rappelons que
cet itinéraire très ancien passe déjà entre les collines de Lançon et
Pélissanne, pour rejoindre Arelate, sur le Rhône.
De cette époque date la ferme grenier, dont les ruines furent découvertes en 1981 au Sud de Lançon (site de la Coudounéu). Les céréales que les Salyens y entreposaient vers - 500 avant J.C. étaient probablement cultivées dans la plaine de Pélissanne ou dans celle qui borde l'Etang de Berre. Une maquette du site est visible au musée des arts et traditions de Lançon-de-Provence.
De
cette période date également la fondation d’un oppidum très vaste,
établi sur la chaîne de la Fare : Constantine, dont les vestiges
remontent au VIème siècle avant J.C. De forme grossièrement
rectangulaire, il s’étend sur 5 hectares et demi sur un éperon qui
domine la plaine de Berre, au-dessus du domaine de Calissanne. Il est
bordé de falaises sur ses flancs Ouest, Sud et Est, et fermé au Nord
par un muraille longue de 250 mètres, défendue par des tours encore
visibles.
L’histoire de cet oppidum est particulière au sens où, après une vie
florissante depuis le IIème siècle avant J.C, il a été déserté pendant
plus de quatre siècles, de + 30 à + 450 après J.C, avant d’être
réoccupé pendant environ 75 ans par les habitants des plaines qui
voulaient se protéger des invasions barbares. Les murailles ont alors
été reconstruites, ce qui a permis de les conserver jusqu’à nous.
Naissance de l’empire romain : les Romains conquièrent la Provence
Les
Romains entreprennent de sécuriser l’itinéraire commercial qui relie
l’Italie du Nord à leurs possessions d’Espagne. Cette sécurisation
passe par la conquête progressive de la Provence : les Salyens, qui
vivent en fédération dans la Provence intérieure, sont définitivement
réduits et leurs sanctuaires d’Entremont (Aix) et de Roquepertuse
(Velaux) détruits (-123 av.JC). Immédiatement après, en -122, Sextius
Calvinus anéantit les envahisseurs Teutons et fonde Aix (Aquae
Sextiae), sur les ruines d’Entremont.
Quelques décennies plus
tard, Jules César en personne prend les choses en main, en route pour
affermir la province d’Espagne : il achève ainsi la conquête de la
Gaule. Les Massaliètes, qui jusqu’alors étaient les alliés des Romains,
décident de lui résister, afin de garder leurs avantages commerciaux.
Massalia est conquise (-48) et perd irrémédiablement son influence
régionale, au profit d’Arles. César refonde ainsi Arelate (- 46), pour
en faire la capitale de cette nouvelle province romaine : la
Narbonnaise. La Provence Salyenne subit une occupation
militaro-administrative en règle et Pélissanne n’y échappe pas, qui
passe désormais sous l’autorité directe de la capitale régionale.
L’empereur Auguste pérennise l’itinéraire provençal en le consolidant : il en fait la Via Aurelia (- 20), toujours visible à quelques kilomètres au Sud de Pélissanne, sur son parcours entre Eguilles et Salon. Elle est encore actuellement la limite administrative entre les communes de Pélissanne et de Lançon. (Voir le site : http://via-aurelia.net/ ). |
La borne milliaire de La Guiramane (route d'Eguilles D17) et celle de La Bidoussane (classée *)
Epoque gallo-romaine (ou liguro-romaine) : l’essor
C’est seulement au début de notre ère, que s’installe durablement, dans un environnement social enfin stabilisé, la Pax Romana,
qui permet le véritable essor agricole et commercial de Pélissanne,
comme de toute la Provence de l’Ouest, pendant deux siècles et demi. A
l’époque romaine, aux premiers siècles de notre ère, on peut compter à
Pélissanne (qui a peut-être tiré son nom de cette époque = la campagne
de Pelicius) jusqu’à une quinzaine de “villae”,
ces grandes exploitations agricoles organisées autour de l’habitation
des riches propriétaires et qui peuvent employer jusqu’à 500 personnes,
esclaves ou affranchis, avec tous les corps de métier d’un véritable
village autonome.
Très récemment, les vestges d'une de ces villae ont été découverts sur la commune de La Fare-les-Oliviers, à proximité de la RD 113.
Dans cette période stable, l’agriculture
est la principale source de richesse, mais le commerce est
également une activité développée, toujours grâce à cette localisation
près du carrefour d’axes majeurs.
Quant au fameux Pisavis,
qui figure sur les Tables de Peutinger à l’emplacement présumé de
Pélissanne, s’agissait-il du village ou d’un simple relais de poste ?
L’absence de vestiges clairement identifiables le long de la Voie
Aurélienne ne permet pas de conclure avec précision.
En 212,
l’Edit de l’empereur Caracalla permet aux hommes libres de la
Narbonnaise, dont ceux de Pélissanne, d’accèder enfin à la citoyenneté
romaine.
Deux alertes sérieuses viennent cependant troubler
cette quiètude. Deux invasions de barbares Alémaniques ravagent la
Provence, en 259-260, puis en 270-280. Les Pélissannais redécouvrent
alors les graves inconvénients d’habiter sur le passage des
envahisseurs et les vertus des oppida
proches, à Sainte-Croix et Aurons, où ils peuvent se mettre à l’abri
des prédateurs, venus du Nord par la trouée de Lamanon.
Epoque paléo-chrétienne : la christianisation et la fin de l’empire
C’est
vers cette période que la Provence se christianise à grande échelle.
L’empereur Constantin, qui est César d'Occident depuis l'an 306, fait
d’Arles sa résidence, et la prospérité de la région profite bien
entendu à Pélissanne.Plus tard, en 395, son lointain successeur
Théodose sépare à nouveau l'empire en Occident et orient et
rapatrie le gouvernement de Trèves en Arles, qui devient alors la capitale de toutes les Gaules.
L'oppidum
de Constantine est occupé à nouveau par les populations des plaines qui
se protègent des invasions barbares. Les murailles sont reconstruites,
ce qui leur permet de nous parvenir dans un relatif bon état vingt
siècles plus tard. En revanche, les constructions qui étaient encore
debout ont alors été démolies pour servir de réserve de matériaux à
l’édification de la nouvelle agglomération. C’est ainsi que l’enceinte
du lsanctuaire a été dépouillée de ses blocs de grand appareil pour
permettre d’autres constructions, la religion gauloise des Salyens
n’ayant plus cours dans une région gagnée désormais par le
christianisme.
La Provence atteint son apogée en terme de puissance et de rayonnement au Vème siècle, mais les invasions de peuples du nord, de plus en plus fréquentes, font craquer l'Empire Romain jusqu'à le disloquer.
La ville romaine d'Arelate Le christianisme à la fin du III° siècle
Le Moyen-Age : le déclin
Au Moyen-Age, compté du VIème au XVème siècle de notre ère, après les invasions barbares qui ont fait disparaître les villae
romaines, le village de Pélissanne s’est déplacé plus au nord de la
Voie Aurélienne, à l’emplacement de la ville actuelle, avec la réunion
des hameaux anciens établis sur les contreforts des Costes. Sur le site
fouillé, la Chapelle de Saint Laurent de Cabardel est tout ce qui
subsiste aujourd’hui de la probable reconstruction au Xième siècle (en
1069) d’une église plus ancienne, probablement érigée au Vième siècle
de notre ère d’après la datation des objets retrouvés dans les tombes
voisines. Puis, les documents anciens indiquent que la commune de
Pélissanne occupait dès avant 1245 le fief situé au nord de la
Touloubre, tandis que le Sud de la plaine passait sous la dépendance de
Lançon.
En effet, il faut se souvenir que le millénaire appelé
le Moyen-Age a donné lieu à des transformations sociales profondes. Les
grandes invasions barbares qui ont abattu l’Empire Romain ont fait
disparaître avec lui la Pax romana
et l’ordre qui résultaient d’une administration et de systèmes social,
judiciaire, fiscal et monétaire stables. Elles ont laissé les régions
anciennement romaines ruinées, et s’est posé le problème d’un grand
vide : quelles autorités, quel régime de propriété des terres agricoles
et du foncier en général ? Pour combler ce vide, l’empire Carolingien a
réuni sous l’autorité centrale de Charlemagne, les royaumes des Francs
et des Mérovingiens. A son démembrement, la Provence acquiert le statut
d'un Comté indépendant.
Peu à peu s’instaure le régime féodal,
avec un nouveau découpage foncier par fiefs, sous l’autorité de
seigneurs. Ces derniers, qui assoient leur autorité par la force,
bâtissent des châteaux forts pour se défendre contre les attaques des
autres seigneurs ou même de leurs suzerains. La Provence n’échappe pas
à ces bouleversements.
Naturellement, les populations
d’agriculteurs et d’éleveurs préfèrent se regrouper près des
lieux où leur seigneur peut les protéger, voire les abriter, soit en
cas de conflit local, soit contre des envahisseurs, pirates
barbaresques par exemple. Ces lieux protégés sont généralement établis
sur les hauteurs; ainsi les populations délaissent l’habitat de la
plaine, trop sujet à dévastation.
Pélissanne perd de son
importance comme bourg, au profit des localités voisines, qui peuvent
dans ces nouvelles conditions se développer autour d’un château fort :
essentiellement Salon (le château, mentionné pour la première fois au
Xème siècle, est le lieu de résidence préféré des archevêques d’Arles,
jadis sous la suzeraineté des empereurs romains germaniques, d’où son
nom de « Empéri ») et Lançon (Raymond des Baux s’y fait construire un
château, dont il reste aujourd’hui encore d’importants vestiges), mais
aussi La Barben (le « castrum de Barbentum » est mentionné pour la
première fois en 1069 dans un cartulaire de l’abbaye de Saint Victor de
Marseille, alors propriétaire des terres). Ces deux villes (Lançon et
Salon) deviennent les résidences de seigneurs importants, grâce à leur
situation géographique qui permet la construction d’un fort sur une
éminence.
Cette
époque troublée voit cependant des évènements très
positifs : l'organisation de la première foire de Pélissanne, les trois
premiers jours de novembre et d'un marché le premier août de chaque
année (ordonnance du 17 juin 1298 de Charles II, Comte de Provence) et
la fondation, vers 1400, d’un hôpital, rue Carnot
(anciennement rue de l’hôpital). Les remparts de Pélissanne semblent
avoir été construits également à cette époque, vers 1405, avec un accès
à la ville intérieure par un pont-levis.
Pélissanne sort du
moyen-âge partagée en deux fiefs. Cabardel, sa partie située au Sud, en
rive gauche de la Touloubre dépend de l’Archevêque d’Arles, tandis que
la partie Nord, en rive droite est rattachée à l’Abbaye de Montmajour.
La dépendance romaine d’Arles a ainsi perduré au travers de toutes ces
époques troublées. Mais la population de Pélissanne est tombée à
environ 270 habitants (en 1471) !
La Renaissance : la Provence perd son statut de comté indépendant
Pélissanne
a longtemps appartenu, par ce double rattachement, au Comté indépendant
de Provence et ne devient française qu'en 1483, lors de l'annexion de
cette province au Royaume de France, par Louis XI.
La paix n’est
cependant pas retrouvée pour autant, car bientôt les guerres de
religion vont enflammer aussi notre région. Autour de 1550, les consuls
font consolider les remparts, construire le premier beffroi, et
remettre en état le pont-levis.
La fin de la Renaissance est marquée par une réalisation spectaculaire, due à un entrepreneur hors pair : le canal conçu et réalisé par Adam de Craponne. Ce brillant ingénieur salonais a en effet permis aux agriculteurs de s’affranchir d’un climat trop aride en amenant toute l’année l’eau de la Durance, par un canal. En outre, ce canal apporte une source d’énergie hydraulique pour les moulins à blé et les moulins à fouloirs utilisés par les drapiers. Lorsque la dénivellée le permet, ce canal peut également alimenter des moulins à huile. C’est tout le terroir agricole qui va profiter de ces nouvelles conditions de culture et d’exploitation. Dès 1567, le Canal de Craponne alimente le territoire de Pélissanne, sur son chemin vers Lançon. |
L’époque moderne : la consolidation à partir du XVIIème siècle
L’administration
communale est en ces temps confiée à des Consuls, élus par les
notables. Dans un souci d'unité territoriale, ces consuls acquièrent le
fief de Saint Laurent de Cabardel en 1598, acheté à crédit aux
archevêques d'Arles. Les Consuls de Pélissanne, devenus enfin seigneurs
de Pélissanne réunifiée, font alors graver en 1625 des armoiries (où
figure un pélican), qui sont devenues le symbole de notre ville. En
1621, l’église est agrandie et son clocher reconstruit (1625) : c’est
encore le clocher actuel, désormais classé avec l’église.
Leurs
successeurs font construire en 1682 un édifice à vocation de maison
commune (ils en avaient reçu mandat : "afin de chercher dans la
coseigneurie quelque maison ou place pour faire une maison de ville"),
ce qui témoigne d’un rare souci de l’esprit de communauté dans une
agglomération de cette taille (environ 1800 habitants). Cet édifice est
classé lui aussi.
Les Consuls font reconstruire le beffroi, qui menace ruine, en 1702. C’est celui qui subsite de nos jours.
La
peste de 1720 n’épargne pas Pélissanne, malgré les précautions prises
par les consuls pour l’en protéger. Les morts sont enterrés au
cimetière central, qui se trouve face à l’église, sous l’actuelle place
Eric Croux.
La Fontaine du Pélican est érigée en 1770, oeuvre du
sculpteur aixois Bernus. Elle est désormais monument classé. Pélissanne
est alors une bourgade aisée qui compte environ 2400 habitants.
Après
dix ans d’interdiction en raison des risques d’effondrement
(1796-1806), l’église s’écroule finalement. Elle est remplacée par un
édifice plus grand et construit perpendiculairement au précédent, plus
de 20 ans après : elle est consacrée en 1830.
L'église de Pélissanne (crédit photo N&B Tabourdeau)
Le pionnier de la
photographie, Daguerre, vient réaliser sa première expérience publique
de photographie à Pélissanne en 1837, et on lui doit une reproduction
du clocher prise depuis la rue Laboou (maintenant rue Foch).
En
1863, la Fontaine du pélican est désormais alimentée par sa source
toujours actuelle, située sur le terrain du “Chateau Piquette”, grâce à
un acqueduc souterrain, dans lequel l'eau est amenée à travers un conduit en bourdeaux
de terre cuite. Le lavoir des Passadouïres est également construit peu après, en
1870 et alimenté par le trop-plein de la Fontaine du pélican.
Le pélican de la fontaine
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