Editorial N° 2 (octobre)
L'enquête
publique pour les modifications envisagées par la municipalité au POS
est ouverte depuis le 15 octobre. Les principales modifications
intéressent les secteurs UB et UD. La présentation des très nombreux et
très volumineux documents est strictement réglementaire, c'est-à-dire
qu'elle ne favorise pas du tout pour le citoyen ordinaire, la
compréhension de ce qui a été préparé dans le secret (voir plus bas les
commentaires sur les CR de réunion de la commission d'urbanisme). C'est
pourquoi nous avons tenté de rendre transparentes les conséquences
qu'auraient les modifications soumises à l'enquête publique, si personne
n'en arrêtait le cours (nos commentaires sont en italique et nous avons
écrit en caractères en gras les points importants).
Pour
le secteur UB, "la mise en place d'un secteur UBa permettra de donner
un cadre juridique adapté à l'opération de logements collectifs
et de commerce (à RdC) déjà réalisée", bref, de régulariser après coup
ce qui n'était pas conforme ; et "la mise en place d'un secteur UBb
permettra l'implantation d'une moyenne surface commerciale ainsi que
des bureaux" (à
la place du bassin de rétention du Vabre ? et son parking, alors qu'il n'y a déjà
aucun stationnement pour desservir les rares commerces implantés ?).
Pour la zone UD l'ampleur des modifications est tout autre, comme la suite va vous le montrer.
"Zone
UDb : il s'agit de réduire le périmètre du secteur UDb et de créer deux
nouveaux secteurs UBa et UBb. Les secteurs concernés bénéficieront
ainsi d'un coefficient d'occupation des sols (COS) différent et
également de la possibilité d'appuyer les constructions sur les limites
séparatives des parcelles".
Intervention
"Décalage
du zonage du secteur UDb vers l'ouest en limite de parcelle BE N° 251
du plan du cadastre. En zone UD : il convient de modifier légèrement le
périmètre de la zone ainsi que son règlement afin d'intégrer dans cette
zone la partie du projet relative à la construction de villas groupées".
Intervention
- "Création d'un secteur UDc : ce secteur de la zone UD a vocation à accueillir un habitat de type individuel plus dense que dans le reste de la zone UD du POS en disposant notamment du COS de 0,5".
NDLR : la surface habitable peut atteindre la moitié de la surface du terrain, contre 30 % actuellement.
- "Modification de la zone UDi
: actualisation des définitions et des références réglementaires
relatives aux habitations légères de loisirs, aux résidences de loisirs
et aux caravanes.
- Modification de l'article UD2 : suppression de la mention concernant les opérations entraînant une division foncière"
NDLR : Cela permet la régularisation de permis illégaux : exemple les 5 villas du promoteur « La Provençale »
- "Suppression de la mention concernant l'extension de constructions agricoles
- Suppression
de la mention relative à l'étude hydraulique demandée dans le cadre
d'opérations d'ensemble nouvelle. En effet, ce document n'est pas une
pièce exigible dans le cadre des autorisations d'urbanisme
- Modification de l'article UD5 : désormais non réglementé "
NDLR : Quelles en seront les conséquences ? Il
n'y a plus de surface minimale de terrain pour construire, sinon que la
surface habitable ne devra pas dépasser 30 ou 50 % de la surface du
terrain. Ainsi, un terrain de 240 m2 pourrait contenir une villa de 80
m2 habitables (zone UDa ou UDb) mais en zone UDc, il suffira pour la
même villa d'un terrain de 160 m2.
1)
C’est tout à fait contraire au Plan d’aménagement de développement
durable(PADD) présenté dans le CR de la réunion de la commission
d’urbanisme du 04/06/2008, "dont les grandes orientations sont, entre
autre :
- Préserver la qualité du cadre de vie et de notre environnement"
En effet, les villas vont simplement pouvoir s’entasser les unes sur les autres, ce qui est excellent pour le cadre de vie.
2) C’est tout à fait contraire aux CR des réunions de la commission d’urbanisme du 14/05/2008 :
"Motifs :
il va s'agir, dans l'attente de l'approbation du PLU, de mettre à jour
la partie graphique du document actuellement opposable, et de rectifier
certaines anomalies repérées dans les règlements. Aucune modification substantielle ne sera faite".
et du 03/09/2008 :
"Finalisation de la rédaction des règlements : ... Il est nécessaire de rappeler que les modifications ne portent que sur la forme et non sur le fond des règlements".
Cette dérèglementation porte sur 70 % de la surface constructible de la commune : il s’agit bien d’une modification de fond, majeure, qui bouleverse l’économie générale du POS, et
qui ne doit pas être traitée par une révision simplifiée ! En effet le
règlement actuel impose une surface minimale pour bâtir, dont le but
est de limiter la densité de l'habitat :
Zone
UD = 500 m2 : lotissements les Vignerolles 1 et 2, la Tour, L'Aren Sud,
le Pigeonnier, Pujol Sud, Chemin d'Aurons, Chemin d'Aurons Sud, le jas
de Boeuf, Matheron, Matheron Nord, Le Plan de Clavel (UDi à 50
cm), Les Enjouvènes, lotissements Figone, Pinède, Signoret, Pinchinats,
Pinède Signoret, Sait Joseph et la zone entre Prouvenque et la
déviation…
Zone Udb = 1000 m2 : l'Aren Ouest, les Viougues
Zone Uda = 1500 m2, quartiers du Pont Ferrat, Plan de Clavel Nord…
3) Imperméabilisation
massive des sols par les constructions, les chemins d’accès
goudronnés nouveaux, les allées privatives nouvelles internes aux
parcelles ou aux lotissements à venir, qui sont favorisés par la
suppression des distances aux limites séparatives (voir plus loin)
4)
Enfin, pour desservir toutes ces nouvelles constructions, qu'envisage
la mairie pour développer les voies d'accès et la voirie ? D'une part le réseau actuel d'alimentation est juste suffisant (quelques problèmes de manque de pression. D'autre
part la voie principale qui dessert la zone UD pour sortir vers Salon
est le "Chemin" de la Petite Brulière, déjà saturé aux heures de
pointe, tandis que vers l'Est la route de Lambesc ne peut être élargie
; ne parlons pas du centre ville déjà congestionné lui aussi. Là encore, c'est "la charrue avant les boeufs" : pas plus
pour ce projet que pour la transformation en parking du terrain boisé
classé (N° 40 des Allées de Craponne) nous ne pouvons trouver la
moindre cohérence.
- "Modification de l'article UD6 : le retrait minimal par rapport aux voies publiques en vigueur dans le secteur UD est fixé à 4 mètres.
- Modification de l'article UD7
: dans le secteur UDc, ajout d'une mention concernant les limites
séparatives permettant une plus grande densité. De plus,la mention
faisant référence aux séparations d'ensembles et lotissements est
remplacée par :"dans le cas d'opérations d'aménagement foncier
(lotissements, permis de construire valant division parcellaire) les
limites séparatives s'entendent comme étant les limites de terrain
d'assiette de l'opération".
NDLR : C’est
tout à fait contraire au Plan d’aménagement de développement
durable(PADD) présenté dans le CR de la réunion de la commission
d’urbanisme du 04/06/2008, dont les grandes orientations sont, entre
autre :
- "Préserver la qualité du cadre de vie et de notre environnement"
En effet, les villas vont simplement pouvoir s’entasser les unes contre les autres, ce qui est excellent pour le cadre de vie.
- "Modification UD 12
: ajout d'une mention concernant le secteur UDc et les espaces à
attribuer aux places de stationnement : deux places de stationnement en
plus par tranche de 5 logements à l'usage des visiteurs dans le cas
d'opération d'ensemble de lotissement et d'opérations groupées.
- Modification de l'article UD14 : mise en place d'un COS de 0,50 pour le secteur UDc".
Notre avis : on
voudrait nous faire croire qu'il ne s'agit que de prendre en compte (enfin !) les
prescriptions de la loi SRU de 2000, en vue de favoriser le logement social. Mais pourquoi, dans ce cas déréglementer
seulement la zone UD et pas les zones NA ou NB, où le terrain est bien
moins cher, s'il s'agit bien de favoriser l'accession à la propriété ou la location pour
les ménages à revenus modestes ? Dans ce but, la
même majorité municipale aurait pu préempter le terrain dit de la
Cour des Lices et y construire des habitations à loyer modéré avec
l'aide de l'Office
des HLM du 13, au lieu de le livrer aux promoteurs privés. Un an après
leur livraison, quel est le taux d'occupation des immeubles de la Cour
des Lices ou du Poncet ?
En réalité, cette dérèglementation et cette augmentation du COS ne devraient profiter qu'à quelques uns : quels en seraient les bénéficiaires immédiats ? les titulaires de permis de construire illégaux en zone UD, qui seront ainsi régularisés a posteriori par ce tour de passe-passe réglementaire :
-
le Maire, pour sa villa construite en 2004 sur un terrain de 428 m2
acheté par lui-même en 2003 en zone UD à 500m2 (parcelle AP 610) ;
- la belle-soeur du Maire pour sa villa sur un terrain de 324 m2 en zone UD à 500m2 (parcelles AM 17 et 198) ;
-
le promoteur « La Provençale » pour cinq villas au lieu de trois villas
sur trois parcelles totalisant 2375 m2 au lieu de 2500 m2 et après deux
divisions l’année de l’achat (au lieu du délai de dix ans), en zone UD
à 500m2 (parcelles AM 337, 338 et 339).
-
le vendeur du terrain pour 3 villas jumelles nouvelles, après deux
divisions successives en deux ans (au lieu du délai de 10 ans) en zone
UD à 500m2
(parcelles BH 262, 263, 264 et 265)
- …..
Quels
en seraient les bénéficiaires à plus long terme ? Tous les promoteurs
et eux seuls, qui, sur la même surface de terrain, pourraient construire de 2 à 5
fois plus de villas qu’à l’heure actuelle, selon la zone UD, Uda, UDb ou
UDc. Bienvenue
à la spéculation foncière qui va transformer notre village en
cité-dortoir, sans commerces de proximité, sans équipements publics et
sans voirie adaptée, plutôt que de favoriser l'accession à la propriété
pour les revenus modestes comme elle le prétend. Et d'ailleurs,
pourquoi cette révision, alors que Pélissanne attend encore son PLU,
lui aussi prescrit par la loi de 2000, après une première mandature longue de 7 ans de la même majorité ?
Mais,
que l'on se rassure, Monsieur le Maire ne craint rien de ces nouvelles
dispositions : il a récemment déménagé d'une villa aux Vignerolles
(zone UD) pour la sienne au quartier Bonsour (en zone NB, bien sûr
épargnée par ces modifications), où son espace vital sera préservé (il
y faut 4000 m2 au minimum pour construire). Il quitte également une
zone proche de la Touloubre pour s'installer sur un terrain situé à une
altitude supérieure de 15 mètres à celle du lit de notre rivière
débordante.
Venez
nombreux consulter en mairie ou en mairie annexe les documents de
l’enquête d’utilité publique et exprimez votre avis sur ces
modifications, présentées d’une manière opaque à tous ceux qui
n’avaient pas accès aux clés de compréhension, que nous vous avons
fournies. Ci-dessous, en vert, la zone UD :
Editorial N° 1
Pélissanne,
village à l’âme provençale est un joyau
placé au centre de l’écrin de la Provence. Le
soleil se lève en s’appuyant sur la montagne de
Sainte-Victoire près d’Aix-en-Provence, pour aller se
coucher sur la plaine de la Crau au pied des Alpilles et des
Baux-de-Provence. Situé
sous la chaîne des Costes, dominé par les abbayes de
Sainte-croix et de Saint Pierre des Canons, deux puissants
maîtres règnent sur ce village : le soleil et le mistral.
Ce
mistral, redouté en hiver et glacial après son passage
sur le Mont-Ventoux enneigé, contribue à notre beau temps
; après qu’il s’est arrêté, un ciel
sans nuage s’impose bleu comme une mer, où un chaud soleil
d’hiver viendra nous faire revivre et penser au prochain
printemps. Il chasse aussi les miasmes et nous apporte les senteurs de
la colline et des garrigues. C’est la pure Provence aux senteurs
de thym, de romarin, puis de lavande, de pins…
En
été sous ce ciel bleu, le village est bercé par le
chant des cigales perchées dans les pins, les platanes, les
amandiers et les cyprès. Les vergers d’oliviers, les
champs de vigne et les collines encerclent ce village aux maisons de
pierre et vieilles tuiles où l’aiguille du clocher pointe
vers le ciel, tandis que les platanes étalent leurs feuillages
qui gardent l’ombre et conservent la fraîcheur où
une vie paisible s’est installée. La Fontaine du
Pélican dessert son eau de source fraîche, les lavoirs
attendent les lavandières. Les cafés et les restaurants
installent leurs terrasses, les joueurs de belote prennent place, les
commerces sortent leurs étalages ; l’odeur du pain chaud
cuit au feu de bois attire les gens au centre du village, tandis que
l’horloge jette son trouble toutes les demi-heures en laissant
tomber les tintements de sa cloche qui résonnent sous le beffroi.
La
plupart des édifices anciens sont classés aux Monuments
Historiques de France. Souvent dans les contes, récits et films
provençaux, Pélissanne est évoqué. Pagnol
évoque souvent Pélissanne dans ses films*, c’est le
signe que ce village est typiquement provençal. Les
espaces verts et jardins publics sont entretenus méticuleusement
avec soins. Le marché dominical aux senteurs de Provence change
de couleurs au fil des saisons, sa notoriété n’est
que grandissante et l’on n’hésite pas à y
venir de très loin.
Le
village est traversé par la rivière La Touloubre,
où nichent poules d’eau et canards et où se
faufilent entre les pierres des truites sauvages. Elle prend sa source
à Venelles pour aller se jeter dans l’Etang de Berre. Les
terres agricoles sont irriguées par le Canal de Craponne,
créé par Adam de Craponne afin d’irriguer une
partie de la Provence à partir de la Durance. Jadis ces deux
cours d’eau alimentaient des moulins et faisaient fonctionner des
petites usines et entreprises locales. Aujourd’hui ces deux cours
d’eau sont une très grande richesse pour notre village,
ils maintiennent la fraîcheur et irriguent les cultures et
jardins potagers, ils doivent être maintenus, entretenus avec
soins à une époque où l’on annonce un
réchauffement de notre planète accompagné
d’une future sécheresse...
Il
suffit de se rendre compte de toutes ces valeurs pour décider un
jour de venir s’installer à Pélissanne. Des
touristes de passage s’étant simplement un jour
arrêtés dans notre village sont un jour revenus et sont
devenus Pélissannais. Notre village est magique, il attire les
gens. C’est le signe qu’il fait bon vivre à
Pélissanne. Sans
oublier que de Pélissanne, il est possible d'atteindre très facilement
aussi bien le Nord, que l'Espagne ou l'Italie, par les deux
autoroutes qui s'y croisent.
Mais
aujourd’hui, malheureusement des Pélissannais
décident de quitter ce village. Pourquoi ? Pélissanne
n’est tout
simplement plus
le Pélissanne qu’ils ont connu, à cause d’une urbanisation
incontrôlée, injuste, qui ne respecte pas la
réglementation en vigueur. Les Pélissannais ne sont pas
tous égaux devant les lois et règlements de notre
République. Le béton remplace les espaces verts dont on a
tant besoin, les arbres sont coupés discrètement et
progressivement, sans être remplacés, les Espaces
Boisés Classés, pourtant théoriquement
protégés, disparaissent. Des projets de constructions
naissent, sans que les habitants en soient informés et sans
respecter le style provençal. Des bâtiments en
béton poussent comme des champignons. L’on ne construit
plus dans l’harmonie provençale de notre village, seul un
système spéculatif prédomine, mais à qui
cela peut-il peut profiter ? Pas aux Pélissannais en tout cas,
qui subissent ces constructions comme des coups de semonce: notre
patrimoine est détruit progressivement.
Pour
résister à ces poussées anti-démocratiques,
des Pélissannais ont décidé de se regrouper en
association, l’AD3P, afin de faire cesser tous ces
débordements et ces dérives et de faire respecter la
réglementation, afin de défendre, de protéger et
de respecter notre village. Les Pélissannais doivent être
tenus informés de tous les projets et des problèmes de
notre village. A Pélissanne, il est inconcevable que l’on
garde des secrets, que l’on camoufle des vérités,
que l’on impose des idées et des volontés
d’une ou plusieurs personnes, sans que les habitants en soient
tenus informés, alors que nous sommes en démocratie.
Il
est inconcevable de démolir des bâtisses
provençales saines pour les remplacer par des immeubles en
béton sans cachet, où les appartements sont
entassés. D’ailleurs ce genre de pratiques imité
des grandes villes a été démontré comme une
erreur fondamentale : ces bâtiments en béton sont
démolis pour laisser la place à des bâtiments de
style, qui s’incorporent mieux dans le site propre à
chaque ville.