Hommage
à Francis PERRIN
Francis Perrin : un
Pélissannais authentique (comme il disait) nous quitte.
Nous sommes le 27 mars
2009, le printemps et les hirondelles viennent d’arriver, les amandiers
et les abricotiers montrent leurs fleurs sous les premiers rayons de
soleil de la Provence qui annoncent l’arrivée des beaux jours. Le ciel
est bleu, les couleurs ne la nature se ravivent, un petit mistral
souffle et nous amène les senteurs des collines surplombant
Pélissanne ; on entend des oiseaux gazouiller et on
remarque ce grand silence que Francis laisse derrière lui et qui nous
angoisse déjà. Nous n’entendrons plus sa voix, son franc-parler, qui
plaisait à certains et déplaisait à d’autres. Mais au moins l’on savait
à quoi s’en tenir ! Les Pélissannais sont tristes. Il aimait Pélissanne
et il s’est toujours investi pour l’intérêt général de son village sans
aucun but de récupération.
Francis a été le
Président du Corso de Pélissanne pendant 23 ans, de 1954 à 1976. Il a
toujours retransmis aux personnes ce que le créateur du Corso, l’abbé
DUREAU (qui a donné son nom au hangar du Corso), avait inculqué aux
Pélissannais : amitié, convivialité, cordialité, solidarité,
serviabilité, apaisement, en détestant l’agressivité et l’arrogance.
Francis a accompagné sur le Corso 23 reines, 46 demoiselles d’honneur,
soit 69 demoiselles de Pélissanne, de La Barben et d’Aurons dont les
familles lui ont été et lui sont toujours reconnaissantes. Il a fait du
Corso une grande famille solidaire entre tous ses membres, où des liens
se créaient entre les jeunes et les anciens du village. Francis a
beaucoup pris sur son temps, sa famille, sa vie pour son village
Pélissanne.
Francis se faisait un
plaisir d'évoquer la fabrication d’un des premiers chars de Pélissanne
: « C’était à l’après-guerre et, pour redonner la joie de vivre aux
Pélissannais, une bande de copains du village (dont il faisait partie)
a décidé de construire un char ; mais le matériel manquait, aussi l’un
d’entre eux n’a pas hésité à démonter son poulailler pour récupérer le
grillage et fabriquer le premier char pélissannais ». Des Pélissannais
se reconnaîtront…
Au sein de son travail
Francis a toujours défendu justement l’ouvrier, l’employé. Francis se tenait informé de
toute
l’actualité de son village et faisait connaître ses pensées dès que
quelque chose ne lui plaisait pas : il disait souvent tout haut ce
que beaucoup d’autres pensaient tout bas. Certes il dérangeait, mais il
n’appréciait pas ceux qui déblatèrent, ou écrivent par derrière sans
avoir le courage de venir affronter l'adversaire.
C'est ainsi qu'en 2005,
Francis rejoint naturellement le Collectif de Défense du Parvis de
l’Eglise et devient un fervent défenseur contre le projet que
la municipalité impose aux Pélissannais sans concertation aucune. Le
respect de la donation de la place Eric Croux tient aux cœurs des
Pélissannais et de Francis, mais le Maire impose sa volonté de
couper la place de l’Eglise en deux parties et de tronçonner le
platane. Les Pélissannais feront condamner le Maire par le T.A. pour
cet excès de pouvoir et il devra indemniser les requérants.
En 2006, Francis
soutient à nouveau le petit groupe de Pélissannais qui s’opposent au
projet immobilier du Terrain du Tennis et du Corso de 3 immeubles et 43
logements, projet incohérent imposé par notre municipalité sans tenir
compte du problème du stationnement des véhicules. Francis comprend que
la réalisation de ce projet amènerait la fin du Corso. Le 19
février 2009, le Tribunal Administratif annule le permis de construire
et condamne le maire et le promoteur à indemniser les requérants.
Francis redevient confiant, le Corso pourra survivre.
Dernièrement le 16
février 2009, il apprend que notre municipalité vend une partie du parc
public Saint-Martin, une fois encore sans concertation publique,
attitude qu’il ne comprend et n’apprécie pas du tout. Francis apporte
son soutien au mouvement de Pélissannais qui sont contre cette vente
abusive. Mais il reste confiant, il sait qu’il peut compter sur
certaines personnes qui ne laisseront pas dépérir Pélissanne et qui
iront jusqu’au bout dans l’unique but de défendre l’intérêt du village.
Francis jouera aussi
un rôle important dans la réactivation de
l’Association des Amis du Vieux Pélissanne digne d’une histoire de
Pagnol... Francis laisse un grand vide derrière lui,
tous se rappelleront sa gentillesse, sa bonté. Il ne faisait
aucune exception et avait toujours un petit mot pour tout le monde.
Tous les jours il était dans les rues du village avec sa casquette, sa
veste et son cabas en osier. Il faisait la causette dans tous les
commerces, et comme l’on dit en Provence, « il rencontrait des
charrettes à tous les coins de rues ». Aux fêtes de fin d’Année il se
faisait un plaisir de faire déguster ses gibassiers et ses nougats,
concoctés dans la pure tradition provençale.
Francis était très
attaché à la terre provençale, à cette terre qui apporte tant aux
Pélissannais. Il travaillait en permanence ses oliviers pour avoir son
huile d’olive, mais surtout pour que ses petits, comme il disait,
pérennisent cette tradition pour la vie de son village Pélissanne.
L’AD3P et tous les
Pélissannais présentent à toute sa famille leurs plus sincères
condoléances.
Francis Perrin lors d'un des premiers "Corso" des années 50
Hommage
à François DURANTI
François Duranti dit « Brin de Thym »…
François nous a quittés le 16 février 2009, et c’est avec beaucoup de
tristesse que les Pélissannais l’ont appris.
Il était surnommé « Brin de Thym » à cause du petit bouquet de thym
qu’il avait toujours aux lèvres. Il tenait à ce surnom qui représentait
la Provence dont il aimait tant parler. Il aimait son village
Pélissanne, ses traditions, ses valeurs et ses Pélissannais. A l’heure
de « l’apéro » il prenait plaisir à s’installer à une terrasse de bar à
l’ombre des platanes, à écouter les cigales, à lire le journal et à
déguster un pastis avec ses copains. Les Pélissannais venaient le
saluer et lui raconter les dernières nouvelles. Il était tellement
gentil que l’on n’hésitait pas à lui rendre service, à l’inviter à un
casse-croûte, à un anniversaire, car on le savait convivial par nature.
Cette nature qui était son univers : il aimait aller à la pêche en
rivière, à la mer, ramasser les moules et les déguster avec ses
copains. Il avait ses coins pour aller ramasser les champignons, les
asperges sauvages et, là aussi les déguster le soir dans une bonne
omelette. Il était bon cuisinier et fin gourmet. Il aimait aussi se
retrouver toutes les semaines à L’Entraide pour jouer aux boules avec
ses amis. Les derniers temps il avait été très affecté par la perte de
son chat
siamois « Sam » qui, espérons-le pour lui, aura trouvé refuge dans une
bonne famille.
C’était un ancien résistant de la dernière guerre, et il ne manquait
aucune commémoration. Les anciens combattants lui ont rendu les
honneurs pour ses funérailles.
Il tenait à être informé de la vie de son village et n’hésitait pas à
prendre position. « Brin de Thym » montra à plusieurs reprises son
attachement et sa détermination à défendre Pélissanne :
- Début 2005 il fût très touché lorsque notre Fontaine du Pélican
s’arrêta de couler. Lui seul avait tout vu et connaissait la vérité,
normal lorsqu’on habite à coté de la Fontaine, et que l'on s'y
intéresse… On était revenu au temps de Manon des Sources, et d'ailleurs
il n’hésita pas à dévoiler son secret le jour où il vit un Pélissannais
qui cherchait lui aussi à comprendre pourquoi la Fontaine ne coulait
plus. Aussi, il eut le rôle du papet dans le texte écrit par
ce Pélissannais « Manon des Sources à Pélissanne (2005) »,
paru dans un journal hebdomadaire. Il fut le témoin de toutes les
péripéties de la Fontaine, son alimentation par le canal de Craponne,
et dernièrement par l’eau de ville.
- Début de l’été 2005, il fût un des premiers à rejoindre le Collectif
de Défense du Parvis de l’Eglise, et tous les soirs pendant plusieurs
mois il a fait partie du groupe de pélissannais qui ont occupé les
marches de l’Eglise, avec le dénouement que l'on sait.
- Début 2006, il soutient un petit groupe de
Pélissannais contre le projet immobilier du Terrain du Tennis
et du Corso (3 immeubles 43 logements), que notre municipalité voulait
nous imposer sans avoir réfléchi aux problèmes de stationnement ! Hélas
il n’aura pas le temps de connaître le verdict du T.A. qui a annulé le
Permis de construire et qui condamne le Maire et le Promoteur à
indemniser les requérants.
Le 16 février 2009 « Brin de Thym » a fermé ses yeux, et bizarrement au
même moment, l’eau de source s’est remise à couler à la Fontaine du
Pélican… Lui seul savait…
Personne n’oubliera « Brin de Thym », sa simplicité, sa gentillesse et
sa générosité du cœur.